Information Géographique Volontaire et Crowdsourcing pour la connaissance de l’espace géographique

Porteurs

Cyril de Runz (CReSTIC, EA 3804, Reims)
Guillaume TouyaGuillaume Touya (LASTIG, Saint-Mandé)
Giovanni Fusco (ESPACE, CNRS UMR 7300, Nice Sophia Antipolis)

Site de l’Action prospective

Contexte, problématique, enjeux, verrous scientifiques, objectifs de l’AP

L’information géographique volontaire (aussi appelée participative, collaborative), ou encore, en anglais, VGI (Volunteered Geographical Information) est l’information géographique créée par la participation répandue (au travers d’internet) d’un grand nombre de citoyens (contributeurs), ayant ou non des compétences en géographie, topologie ou géomatique. L’objectif de ce projet est de proposer des outils et méthodes autour de la fouille de données et de la recherche d’information, pour traiter les problèmes de qualité et de véracité des données et des traitements dans les VGI et sur les plateformes dédiées. Au-delà des questions de qualité et de véracité, l’action prospective visera l’animation de recherches sur la dynamique de contribution collaborative (motivations, gamification), et l’utilisation de ces données pour la cartographie, ou par des chercheurs, notamment pour la connaissance des espaces urbains dans des approches interdisciplinaires (géographie, aménagement, sociologie, économie). Les données volontaires posent aussi des questions autour des sciences citoyennes, des questions d’éthiques et de droit, qu’il sera intéressant d’étudier en regroupant des chercheurs spécialistes des humanités numériques, du droit, de sociologie avec des géomaticiens.

Du fait de la facilité d’accès et de manipulation des outils actuels de géolocalisation, chacun peut désormais construire de nouvelles données géographiques. Le volume de données générées par les VGI est devenu massif. Ainsi, par exemple, il y a plusieurs centaines de milliers de nouvelles données chaque jour, sur la plateforme web collaborative caractéristique du VGI, OpenStreetMap. OpenStreetMap, et les plateformes de Crowdsourcing et source de VGI, seront donc au centre des recherches du groupe. En effet, il existe tout un champ de données fournies plus ou moins volontairement par la foule, qui contiennent des informations géographiques : Wikipedia, Twitter, FlickR, traces sur les sites de partage de randonnée, etc. Les quatre V (Volume, Vélocité, Variété et Véracité) du big data s’appliquent donc au contexte VGI. Or les traitements mis en oeuvre pour la prise en compte de ces données sont, à l’heure actuelle, identiques à ceux effectués sur des jeux de données de petite taille ou plus homogènes. Le passage au traitement des big (geo) data n’a souvent été vu que par le biais de l’optimisation de la rapidité des calculs. Les problèmes de la qualité des données sont, dans ce cadre, prégnants et ceux de la véracité, à l’instar du cadre big data classique, le sont tout autant. Ces problèmes sont liés, et nous les traiterons comme tels dans cette action prospective.

De plus, dans le contexte de l’analyse spatiale, la fouille de données VGI permettra de produire des nouvelles connaissances, notamment sur les espaces urbains et leur fonctionnement. Des nouveaux référentiels urbains produits de façon collaborative (comme OpenStreetMap) viennent ainsi s’ajouter aux BD spatiales officielles (BD Topo, BD carroyage INSEE, etc.). Mais, surtout, les données à référence spatiale associées à l’utilisation des réseaux sociaux et d’autres sites collaboratifs, nous renseignent pour la première fois sur les usages, les fréquentations, les représentations des espaces notamment urbains de la part de vastes groupes de population. Ces connaissances, une fois leur caractère incertain pris en compte, pourront être intégrées dans des démarches d’aide à la décision, notamment, en aménagement et en urbanisme. Aussi l’un des objectifs de ce groupe de travail sera l’ouverture aux transferts de connaissance organisés en direction des acteurs institutionnels (IGN, collectivités locales, agences d’urbanisme, gestionnaires de réseaux) et en direction du grand public. Enfin nous souhaitons aussi tenter de constituer un lien entre les acteurs institutionnels, les plateformes VGI et la recherche scientifique menée sur la compréhension des espaces urbains.
Nos actions porteront sur l’organisation de réunions, d’ateliers nationaux et internationaux et de challenges (datathon, en datamining, en intégration de données, etc.). Les réunions et les ateliers auront pour objectif de coupler au maximum la veille technique et méthodologique avec les réflexions plus conceptuelles, liées aux enjeux de connaissance dans la recherche territoriale, notamment urbaine, et dans l’aménagement de l’espace.